Allez, je me lance...
Mercredi 24
Après être monté dans le train pour Paris, je me suis dit que ça y
est, je ne pouvais plus reculer. Qu'est-ce qui nous attendais la-bas?
Agression, vol, enlèvement? Je me posais les pires questions.
J'arrive vers minuit chez Pascale et Mathilde, à qui j'ai ramené une
petite bouteille de Gaillac perlé, connaissant l'amour de Pascale pour
le White Wine...
Jeudi 25
Réveil 5h30, dur! Nous finissons de nous préparer, et nous y allons
après avoir attendu Mathilde.
Arrivés à la porte Maillot, retrouvailles avec les autres comparses :
Ant, Naima, Bertrand et Crazyhorse. Direction Beauvais en bus, puis
enregistrement à l'aéroport avant d'echanger des euros contre des
leus roumains. En petites coupures, j'avais l'impression d'être
millionnaire!
Décollage à l'heure previou et atterrissage en "douceur".
Les tas de neige témoignaient d'un récent blizzard, ouf on arrive au
bon moment!
A peine sortis du magnifique aéroport, que les premiers vautours
arrivent. Taxi? Taxi? Do you want a taxi? No!!!
Nous prenons donc un bus pour le centre-ville, mais pas le bon
apparement!
Enfin arrivés à notre hôtel, où nous retrouvons Serge, le footix on
tour, Camélia, et Elisa une amie à elle vivant à Bucarest.
Direction un pub dans le quartier, pour un petit pré-match avec les
scouses et Mascherano qui était là lui aussi
Bières, cheeseburgers, un petit pipi et hop, dans un taxi pour le
match.
Je vois pas pourquoi les parisiens se plaignent de leurs
embouteillages quand on voit la circulation dans Bucarest!
Le taxi nous lâche à 500m du stade. Problème? Pas de trottoir et un
chemin de boue bien vaseuse nous attendait, mes baskets blanches et
les bottes à Pascale s'en rappèleront longtemps! Arrivés au stade,
on détestait déjà la Roumanie! Après avoir été fouillé trois
fois, je pénètre (enfin) dans le parcage avec les scouses.
Bannières, peuple rouge, chants, vous m'avez manqués!
Le match débute et nous sommes rapidement cueillis à froid par un but
d'Urziceni. Les lads sont refroidis par la pluie et le score, et aucun
chant n'arrive à être lancé. La peur s'installe. Puis vient enfin ce
boulet de canon de Masch, courant vers nous en embrassant son
liverbird. J'aime! Crazyhorse manque de me casser le bras quand il m'a
sauté dessus! Puis 10 min après Babel le mal-aime nous fait un
contrôle en porte-manteau venu d'ailleurs avant de crucifier le
gardien. 1-2, ça sera dur pour les roumains de nous en planter trois.
Les chants reprennent de l'envie et de la vigueur, comme nos joueurs,
malgré quelques occasions sur coups de pied arrêtes qui ont fait
frémir Pepe et esperer tout un stade. Mi-temps avec ce constat: on est
trop fébriles sur corners (comme toute la saison) mais belle réaction
d'orgueil qui nous permet de nous mettre en sécurité. Les enceintes
nous sortent la musique de l'espagnol conducteur de Black Pearl
Le match repart comme la pluie qui s'abattait sur le stade : en
trombe. But de notre captain Stevie, cette fois-ci on y est, on est
qualifiés. D'ailleurs les joueurs l'ont comprit en arrêtant de jouer,
ce qui aura permis à Pepe de s'illustrer en fin de match. Puis en
toute fin de match, un chant, un hymne qui nous rassemble, qui fait
que l'on suit cette équipe jusqu'au fin fond de la Roumanie, le YNWA
descend des hauts du parcage, les bras se tendent pour brandir haut
cette écharpe, et c'est alors que tout le stade se lève pour nous
applaudir, grand moment émouvant, puis le speaker nous souhaite bonne
chance pour la suite de la PL et de l'EL, nous applaudissons
également, puis le YNWA est passé dans les enceintes du stade. Petite
pensée à ceux qui n'ont pas pu venir. Le parcage et le stade se vide,
nous restons avec des fans de l'Atletico pour assister au décrassage
des joueurs. Puis sortie du stade, encore et toujours de la boue, puis
tramway sans ticket et métro pour rejoindre des lads dans un pub au
centre.
Nous arrivons au pub pour suivre la fin des matchs de l'Europa, et ce
fût une explosion de joie lorsque le LOSC égalisa grâce à
Adiiiiiiiiil Rami!!! Enorme soirée avec des pintes à 4 leus (1€),
on a chanté avec les scouses (Oh Lucas Leiva, you're the man of my
life,...), ri et beaucoup, beaucoup bu. J'ai fait la connaissance de
deux lads roumains, fans de LFC et de ... Montpellier! Ils m'ont dit
qu'ils étaient fan de Montpel' car leur père ressemblait à Loulou
Nicollin. Effectivement, ils connaissaient beaucoup de joueurs actuels
et passés, avaient suivis même les saisons en L2 et les voient déjà
champions. Je ne vous cache pas avoir été surpris quand ils m'ont
montré la photo de leur maillot dans leur chambre. Vers la fin de
la soirée, des scouses ont eu un problème avec la police locale, qui
leur à racketté 200 leus (50€). Pays de merde!!! Nous rentrons
enfin à notre hôtel, accompagnés par des scouses avec qui on a bien
tripé. Merci donc à Niel (Pascaaaale, you play football like
Carragher!) (Bionjour, je m'appeul Niel, j'ai jouey au foot,
SACREBLEU), Marr (What time is it? It's 6. Oh! It's sex o'clock), Marc
(Le pauvre lad racketté) et Lee (Sa lutte contre lui-même dans le
métro valait des points!).
Couchés donc vers les 6h, bourrés mais dignes! Probablement ma
meilleure soirée passée en Away Europe!
Vendredi 26 - Samedi 27
Réveil difficile vers les 11h. Aïe, la tête! Ant, Naïma et Bertrand
nous ont quittés à l'aube pour aller chez Dracula, et Serge s'est
envolé pour son match au Mans du dimanche. Nous prenons donc un petit
déj furtif avant de rejoindre Camélia et Elisa au centre-ville. Nous
croisons Niel dans un bar tout seul avec sa pinte, puis attaquons la
visites des rues du centre-ville. Assez joli mais des rues sont quand
même délaissées et insalubre: parfois vous avez une rue superbe,
propre et en rue perpendiculaire, une rue coupe-gorge, taggée et
immeubles délabrés. Triste décallage. Nous constatons aussi que les
normes de sécurité concernant l'electricité sont (très) flexibles,
et que la Dacia Logan, c'est une religion, un art de vivre.
Elisa nous amène ensuite dans un restaurant Roumain on-ne-peut-plus
magnifique, cadre très sympa, repas excellent, et surtout une
connexion Wifi, où les accros de leur téléphone (dont je fais
parti), ont pu se tenir au courant des dernieres nouvelles. Nous
continuons nos visites avec des églises orthodoxes anciennes, statues
et ruines.
Et là soudain, c'est le drame! Dans ces rues aussi bien entretenues
que le foie de Ferguson, la cheville de Mathilde se fait Hara-Kiri et
se tord. Nous trouvons une pharmacie qui, ô miracle, parlait
français! Et bien que ce fût probablement le premier (et souhaitons
le dernier) bandage de sa vie, la pharmacienne eût recours à beaucoup
de patience avec Pascale, qui devait être la seule à ne pas avoir
compris qu'elle parlait français.
Nous rentrons ensuite à l'hôtel nous reposer, avant une dernière
soirée qui s'annoncait pépère. Elisa nous déconseillant vivement de
nous rendre à pied au pub de la veille, sous risque d'agression ni de
prendre un taxi, nous nous résignons à boire un verre au bar de
l'hôtel voisin du notre. Petit verre tranquille puis Elisa et Camélia
rentrèrent. Au bar de notre hôtel, nous décidons de boire un
"dernier verre", histoire de ne pas se coucher tout de suite...
Crazyhorse monta se coucha en nous disant au-revoir, au cas où l'on ne
se croiserait pas le lendemain... Et là, tout s'enchaîne : les verres
de White Wine étaient des minis bouteilles, les pintes à un euro, on
ressasse dans tous les sens ce super déplacement, on rit beaucoup, on
boit beaucoup, tant et si bien que paf! Il est 3h30! "Merde, on se
lève dans 2h et demi!" Pascale prend le risque d'aller se coucher,
alors qu'avec Mathilde, on se dit que c'est plus sage de faire nuit
blanche... Pour celà, je décide d'aller acheter du Red Bull ( it
gives you wings) dans l'épicerie de nuit à 100m de l'hôtel, en me
disant que ça craignait pas. Quel con! Après avoir régler mes
achats, j'allais pour me retourner, et là, je sens un bras me bloquer.
Je fixe l'homme méchamment dans les yeux (comme les bêtes, pour
montrer qu'on a pas peur) et sans que rien ne se passe, 5 s plus tard,
il me laisse partir. Ouf j'ai eu chaud! Je me bois une bière pour
remettre de ça. Et arrive 6h. Bonjour Crazyhorse! Puis l'instant
folklo: réveiller Pascale! Alors oui, j'y été un peu fort, mais ce
n'est rien à côté de ce ça aurait été si on avait loupé l'avion!
Direction l'arrêt de bus de la gare dans un quartier pire que le
Bronx: un homme patibulaire ( mais presque) nous accoste 5 ou 6 fois
en nous tournant autour, nous montrant 20 leus pour aller à
l'aéroport, ne parlant pas un mot d'anglais et ayant une Dacia même
pas taxi. A côté des jeunes bousculant une vieille dame, j'avoue
qu'avec une handicapée et une euh... Pascale, j'ai eu peur, d'autant
que j'étais armé uniquement de mes clés de bagnole. Un quart d'heure
à attendre, le plus long de ma vie! Une fois dans le bus on souffle!
Arrivé à l'aéroport, il n'est inscrit à aucun endroit le nom de
Octopeni comme sur nos résa, dernier petit coup de flip dans ce pays
de merde. Vu que Mathilde avait besoin d'une assistance, on nous
change nos billets en prioritaire et on nous parque dans un enclos à
handicapés. Enfin l'embarquement alors que nous commencions à nous
endormir, la nuit blanche aidant. Vol retour où l'on s'est écroulés
de fatigue, le personnel italien à bord était vraiment très sympa.
Arrivés à Milan, déjeuner dans le resto de l'aéroport, puis sieste
dans un coin en attendant le retour vers Paris, tels des manouches
dans notre coin avec toutes nos affaires étalées...
Quelques difficultés pour s'envoler vers Paris, sans rentrer dans les
détails, mais la logistique à Milan, c'est pas du Bernard Frédéric!
Atterrissage à Paris, enfin! Home sweet home, enfin pas pour moi...
Pas de RER pour cause de travaux, nous prennons un taxi et apprenons
que notre manouche on tour a son match au Mans annulé, il reste pour
voir le match au Rush le lendemain. Pour ma part, je pars de l'autre
côté de paname dire au revoir à un pote qui s'envolait pour 6 mois
en Chine le lendemain. Je rentre exténué.
Dimanche 28
Jour de départ, mais la SNCF et la tempête avaient décidé que le
Spirit de ce weekend ne s'arrêtait pas là: mon train de 14h étant
annulé, je prend un billet pour Brive a 20h, pour Rodez, on verra
demain...
Direction le Rush bar donc pour voir un Liverpool-Blackburn serré.
C'est là que je me suis rendu compte qu'il y avait plein de mini-
Benitez, argumentant des tactiques a faire pâlir des Mémé Jacquet,
sortant une compos avec des noms aussi dorés que les pétro-dollars de
City. Mais il y avait aussi de vieilles connaissances (Jayzen, Rodo,
Math et Amélie, Stéphane, Ronan,...) qui font plaisir à revoir. Fin
du match, dernière pinte, les derniers au-revoirs, et hop, dans le
train pour Brive. Dans ma tête passe le film des ces 4 jours intenses:
rires, peurs, tout y passe. Arrivé à Brive, un pote au grand coeur
héberge le sdf d'un soir que j'étais, ils sont sympas ces correziens
quand même!
Lundi 29
Levé à 5h, train pour Rodez où j'arrive à 9h pile l'heure où je
fonce au taf. Une journée en enfer! This is the end...
Pour conclure, je voudrais remercier les "manouches" de ce
déplacement, des êtres qui me sont chers à présent, et que j'ai
l'impression d'avoir toujours connu. Merci donc à Ant, Camélia et
l'ensemble de l'énorme organisation de ce déplacement, qui s'averait
des plus compliqués. Merci aussi à Elisa pour sa visite guidé de
Bucarest et pour ses conseils de sécurité. Merci également à
Mathilde, Pascale, Serge et Crazyhorse pour les moments passés
ensemble, du pur bonheur!
Je finirai en reprenant une idée du tonton Benoit qui disait qu'au
lieu de dépenser tout son fric dans des consoles ou jeux vidéos,
mettez un peu de côté pour vous payer un bon petit away trip avec la
French Branch, parce que CA, ça n'a vraiment pas de prix...