En Angleterre,
Rafael Benitez est connu comme étant l’homme qui a ramené
Liverpool au devant de la scène européenne, celui qui a redonné le sourire aux Merseysiders et aussi en tant que premier technicien espagnol à réussir Outre-Manche. Mais, ce n’est pas tout. « Rafa » est également célèbre pour le mémorable coup de gueule qu’il a lâché à la mi-temps de la finale de la Ligue des Champions face à Milan. Une finale que ses protégés perdaient sur le score de 3 buts à 0, avant de l’emporter à la suite d’un incroyable renversement de vapeur. Ce genre de coups de gueule est assez rare pour ne pas être signalé. Le dernier en date est survenu ce lundi, au lendemain de la dixième défaite de la saison, concédée par son équipe face à
Arsenal (1-2).
« Les joueurs doivent se ressaisir »Avec seulement trois succès obtenus lors de ses 15 derniers matches, Liverpool n’avait pas le droit de se louper à l’occasion de choc au sommet de la Premier League, surtout qu’il se jouait dans son fief. Cependant, et c’est la preuve que rien ne va manifestement plus au sein de la maison rouge,
Gerrard et ses partenaires ont encore chuté, prolongeant ainsi leur alarmante série noire. Cet énième revers a, non seulement mis un terme à leurs espoirs de revenir dans la course au titre, mais il a également plombé considérablement leur ambition de finir dans le Big Four, puisqu’ils comptent désormais cinq points de retard sur Aston Villa, qui occupe la quatrième et dernière place qualificative pour la Ligue des Champions. Pour les supporters de l’équipe, mais aussi pour Benitez il n’y a plus de hasard à végéter sur une telle durée dans la médiocrité. Il est temps de tirer la sonnette d’alarme.
D’habitude, Benitez n’est pas du genre à s’énerver et tirer à boulets rouges sur ses joueurs. Non. L’ancien coach de Valence avait cette coutume de toujours positiver et essayer de tirer les enseignements positifs d’un échec, histoire d’avancer même en perdant. Toutefois, ce couac face aux Gunners, essuyé alors qu’à la pause le score leur était favorable (1-0) a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Sentant le devoir de sévir et changer le cours des événements, Rafa a haussé le ton et n’a pas hésité à s’en prendre à ses protégés.
« Nous devons faire montre de plus de caractère » a-t-il commencé par concéder ce lundi en conférence de presse du côté de Melwood. Une entrée en matière musclée, annonciatrice d’un discours singulier, nullement conforme aux précédentes sorties médiatiques du coach espagnol. Pour une fois, les journalistes anglais présents dans la salle de presse n’avaient même pas besoin de le chauffer.
La confiance et la solidarité, les nouveaux mots d’ordre
« Ils jouent pour Liverpool ! » a poursuivi Benitez, avant de tonner « nous devons nous améliorer, faire preuve de caractère lorsque nous avons des problèmes et préserver notre confiance au plus haut ». La confiance ? C’est exactement ce qui a manqué aux Reds dimanche pour s’imposer face à Arsenal, car, et peut-être qu’
Arsène Wenger ne sera pas forcément d’accord, ce sont surtout les Merseysiders qui ont laissé échapper les trois points mis en jeu. Intraitables durant la première période, ils ont totalement sombré en seconde après que
Glen Johnson ait marqué un but contre son camp. Par la suite, il n’y a eu qu’une seule équipe sur le terrain, et le plus surprenant c’est que les locaux n’ont même pas eu la force de se rebiffer après qu’
Andriy Arshavine ait inscrit le second but des londoniens. «
On n’a pas le droit de se plaindre ou essayer de trouver des excuses. Nous devons regarder devant et essayer de savoir pourquoi on a été si fébriles mentalement au retour des vestiaires. Pourquoi n’a-t-on pas été capables de rééditer en deuxième mi-temps, les mêmes choses qu’on a faites en première » s’est interrogé le technicien ibérique.
En analysant toutes les défaites concédées depuis le début de la saison, Benitez trouvera à coup sûr d’autres interrogations à étaler, car elles sont indénombrables. Le problème qui se pose au jour d’aujourd’hui, c’est qu’il n’a plus réellement le temps de tout décortiquer. Certes, il pourra toujours tenter de tirer les leçons nécessaires de tous les faux-pas enregistrés, il ne réussira jamais à relancer la machine rouge à lui seul. En dépit de tout son savoir-faire et son expérience, il n’a pas ce grand pouvoir. C’est surtout ses hommes qui doivent donc rectifier le tir et tenter de retrouver tout ce qui faisait leurs forces avant cette malheureuse saison 2009-10. Naturellement, ça ne se fera pas du jour au lendemain, mais ça sera déjà un premier pas de fait. Un pas important vers une rédemption. Dans cette optique, un autre mot est sorti de la bouche de Rafa :
« la solidarité ». En football, l’union fait visiblement aussi la force, et à plus forte raison quand tout va de travers.