Brittanyred a écrit: M'sieur l'marquis a écrit:
Rafa particulièrement, comme Mourinho, n'est pas fait pour rester plus deux 3 à 4 années maximum dans un club.
Leurs méthodes fonctionnent au début, puis finissent par lasser de trop d'exigences et d'insatisfactions.
Pas d'accord. (surprenant, n'est-il pas?)
A l'écoute de l'interview de Rafa (décembre dernier, ou l'équipe était pire qu'en avril/mai), que j'ai posté plus haut, j'ai vraiment le sentiment qu'il est très attaché au club, dans la durée. J'ai de surcroît, le sentiment que c'est un attachement au club partagé par sa famille, enfants inclus. Quand sa femme, Montse, qui a pourtant l'habitude de bourlinguer, explique qu'elle a vraiment envie de ne pas bouger, c'est pour moi assez clair! Même Mourinho, qui aime être adulé partout, serait sans doute à Chelsea si Abramovitch ne l'avait pas viré comme un malpropre. Je pense que les Benitez partent de Liverpool à regret, et je compatis.
Je ne pense pas que les managers soient tous appelés à changer de club tous les 4 ans, par plaisir ou parce que c'est "leur style". Certains apprécient cela, mais c'est au cas par cas, dans une profession qui a l'habitude de ce genre de situation. Je pense que ce n'est pas la méthode de management de Rafa ou de Mourinho qui pose problème, en tout cas pas plus que Shankly le "scientifique". D'autres facteurs entrent en jeu : individualisme, starisation des joueurs, besoin du "tout tout de suite" de notre époque. La société est de son temps, football inclu, et notre société est celle de l'éphémère et de la vitesse. C'est vrai, Shankly ou Ferguson auraient plus de difficultés à rester en place aujourd'hui en cas de coup dur. On change d'entraineur comme de mouchoir jetable.
Pour autant, parce que c'est la norme, faut-il la suivre? Clairement, non. Si nous estimons que l'on construit dans la durée, voir la très longue durée (j'en suis convaincu) il faut l'assumer, et ne pas se laisser aller à devenir l'esclave de son temps et le jouet des sondages. Rien de ce qui s'est construit de grand ne s'est fait dans la norme (la norme, c'est le génie du premier traduit par les médiocres). Je ne dis pas que, dans certaines situations, quitter un entraineur n'est pas la solution, mais actuellement, cela devient risible (avec une Palme d'or et un Oscar pour le Real).
John F. Kennedy, 1962 : "We choose to go to the moon. We choose to go to the moon in this decade and do the other thing
s, not because they are easy, but because they are hard, because that goal will serve to organize and measure the best of our energies and skills, because that challenge is one that we are willing to accept, one we are unwilling to postpone, and one which we intend to win, and the others, too."
Il faut avoir le courage de ne pas aller dans le même sens que tout le monde. De Gaulle l'avait bien compris... Je pense que cela vaut aussi pour les joueurs, les dirigeants, les fans. C'est toujours, à la base, un choix personnel. Un choix qui engage beaucoup de choses, en premier lieu de l'énergie pour répondre aux critiques. Le Board n'avait pas cette idée là le jeudi 4 juin.
Nous nous sommes séparés de Houiller, une année voire deux années trop tard et idem pour Rafa.
C'est vrai, on aurait du le virer quand il était à l'hôpital. Et on aurait du virer Rafa juste après que l'équipe ait obtenu 86 pts. (tu l'as cherché!
)
Chacun son crédo, mais depuis l'arrivée de Houiller, le projet de football proposé par Liverpool ne m'a pratiquement jamais enthousiasmé et je me suis même plutôt ennuyé. Bien sûr il y a eu des grands moments, que j'ai appréciés à leur juste valeur, mais globalement je ne m'y suis pas retrouvé.
Sous Houllier, quelques très gros matchs, ou quelques brillantes fin de match, et des finales incroyables. Pas toujours enthousiasmant je le reconnais, surtout comparé à l'époque d'Evans. Houllier annonçait en Angleterre les tacticiens dont Rafa et Mourinho font partie (et Ancelotti, et Capello, et Hodgson...)
Sous Rafa, la première saison, quelques beaux matchs, mais surtout de l'efficacité, et encore... Je retiendrai surtout les match contre Olympiakos, Leverkusen et la Juve pour la qualité du football. Les trois saisons suivantes, quelques séries de matchs (une dizaine) avec des victoires et du très beau jeu, puis à nouveau moins interessant. Quelques gros matchs européens en 2007 (Barça) et 2008 (Inter, Chelsea à SB). La saison passée, quelques beaux matchs jusqu'à Noël (United, Chelsea...), un petit coup de blues puis l'apothéose de mars à mai (Real A/R, Chelsea, Arsenal, Manchester). Le feu d'artifice de l'attaque, mais une défense qui suit trop l'attaque pour les statistiques. La meilleure attaque du championnat Liverpool l'an passé. Quand même! Cette saison: quelques gros scores impressionnants contre des petites équipes au début, et la victoire contre United. Dans le dur par la suite, jusqu'à fin mars. Là, on a retrouvé de la fluidité (Lille, Benfica, Atletico, Sunderland, Portsmouth). Le match contre Sunderland est pour moi une référence, un des cinq meilleurs matchs de PL de Liverpool sous Rafa. En cette fin de saison, sur certains matchs à domicile, j'ai pris plus de plaisir à regarder Liverpool que bien des équipes, dont l'Inter ou Madrid.
Avant eux, à l'époque Evans (les spice boys), notre jeu avait besoin d'acquérir plus de rigueur. Depuis quelques temps il y en avait trop.
Il faut juste rééquilibrer l'ensemble, et cela passera par plus de liberté. Et ça, Rafa était incapable de nous le donner.
Des mots doux...
Roy Evans : "Ideally, the new manager would encourage an attacking style of football with an astute tactical awareness. I'd like to see the players be given the confidence to make the right decisions on the pitch themselves.
"In the modern game, it seems that the manager makes all the choices but if you're signing players with great quality, how can people like myself or even Rafa - people with limitations in their playing careers - tell them how to do it? As a manager, you have to trust your players."